L’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) ont profondément transformé le monde du travail. Ces systèmes automatisés permettent notamment de prendre en charge les tâches répétitives et techniques tout en apportant une aide précieuse dans les processus de prise de décision.
Ces évolutions questionnent le rôle de l’humain dans ce nouvel environnement et créent des inquiétudes quant à des suppressions d’emplois dans certains domaines. Bien que légitime, cette inquiétude doit toutefois être tempérée. En effet l’automatisation est également vectrice d’opportunités, notamment à travers l’émergence de nouveaux secteurs d’activité – et par extension – de nouvelles fonctions. Or, ces changements structurels font appel à des compétences que l’humain est encore le seul à maîtriser pleinement,à l’instar de l’innovation, la stratégie, la créativité ou encore la gestion des ressources humaines.
Alors, comment rester compétitif face à l’essor des systèmes intelligents ?
Les compétences techniques et humaines indispensables à l’ère de l’automatisation
Rester compétitives. Voilà l’objectif prioritaire que doivent viser les entreprises à l’ère de la pleine automatisation. Pour y parvenir, développer de nouvelles capacités techniques et renforcer ses compétences humaines se dessinent comme les clés du succès.
Compétences techniques à développer
Parmi les compétences techniques à maîtriser, l’analyse de données arrive en tête de liste. En effet, les entreprises traitant des bases de données massives ont besoin de professionnels capables de les interpréter et d’en tirer des insights stratégiques.
Il est également recommandé de connaître les langages de programmation et de comprendre les algorithmes utilisés pour la création des modèles d’apprentissage de ces outils. Cela ne signifie pas nécessairement devenir expert en la matière, mais plutôt avoir une compréhension de base de ces systèmes afin de pouvoir collaborer efficacement avec les équipes techniques et contribuer activement à la mise en place de projets technologiques.
Compétences humaines essentielles
Au niveau des compétences humaines, la capacité à travailler en équipe et à gérer des projets devient cruciale pour orchestrer les synergies entre les outils et les collaborateurs.
L’intelligence émotionnelle joue aussi un rôle central dans la gestion des équipes ou dans la relation client. Par exemple, un bon manager doit parvenir à déceler quand un membre de son équipe en difficulté pour pouvoir l’encourager et lui offrir un soutien moral précieux. Cette gestion fine des émotions ne peut pas être automatisée et nécessite une vraie capacité d’empathie.
Dans un registre similaire, la faculté à penser de manière créative et à innover demeure profondément humaine. Pour l’heure, elle ne peut pas être remplacée par l’IA, quand bien même celle-ci peut contribuer au processus créatif dans son ensemble. Il y a donc un réel enjeu sur le développement et la maîtrise des compétences en design thinking et en gestion de l’innovation. Prenons l’exemple d’un designer produit qui doit répondre à un problème d’ergonomie d’un objet connecté. Si l’IA peut lui fournir des données et des analyses sur les préférences des utilisateurs, c’est à lui de faire preuve de créativité pour imaginer une solution novatrice qui réponde aux attentes des utilisateurs tout en intégrant des contraintes techniques et esthétiques.
Enfin, savoir faire preuve d’adaptabilité face aux évolutions technologiques devient primordial. À une ère où les progrès s’enchaînent à vitesse grand V, les entreprises ont tout intérêt à sensibiliser leurs collaborateurs à la culture de la formation continue et prôner un état d’esprit favorable à l’ouverture aux changements.
La nécessité de redéfinir les rôles pour une collaboration homme-machine sereine
Une collaboration efficace entre humains et machines nécessite une refonte profonde des rôles au sein des entreprises. Il est important de ne pas considérer l’IA comme un outil de remplacement, mais plutôt comme un outil d’enrichissement des compétences humaines.
C’est aujourd’hui, l’un des défis majeurs des entreprises : convaincre les collaborateurs que l’automatisation ne signifie pas nécessairement une réduction des postes, mais plutôt une évolution des rôles.
Vers une intelligence augmentée
Il est impératif que les entreprises adoptent une certaine pédagogie envers leurs collaborateurs. Ils doivent être formés à travailler avec l’IA, à en exploiter le plein potentiel tout en ayant conscience de ses limites. En cela, on peut dire que l’évolution des rôles au sein des organisations ambitionne de former une “intelligence augmentée”, concept que l’on pourrait définir comme l’hybridation parfaite entre les savoir-faire humains et les capacités prodigieuses de l’automatisation.
Un exemple concret se trouve dans le secteur bancaire, où l’intégration d’assistants virtuels pour gérer les demandes clients les plus simples permet aux conseillers de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Enfin, rappelons que la mise en place d’outils basés sur l’IA et l’automatisation doit se faire en bonne intelligence. D’un point de vue éthique, il existe de nombreuses zones grises qui appellent à une prudence certaine. Ce n’est donc pas un hasard si de nouvelles fonctionnes comme celle de “superviseur IA” voient le jour, avec pour principale mission de veiller à une utilisation raisonnée des outils déployés au sein de l’entreprise.
Préparer aujourd’hui les compétences de demain
Alors que l’automatisation et l’IA redéfinissent la nature du travail, réinventer ses compétences humaines est indispensable.
Le véritable enjeu réside dans la capacité des entreprises à repenser leurs modèles de travail, en investissant dans la formation continue et en créant un environnement où les collaborateurs, grâce à de nouvelles compétences, peuvent pleinement exploiter le potentiel des machines.
En ce sens, l’automatisation ne doit pas être vue comme un frein, mais comme une opportunité pour créer des espaces de travail plus créatifs, efficaces et humains.
